Jeux Calmes, Retour au Calme, Attention et Ecoute

Par défaut

Animer un temps calme, inclure des jeux calmes en veillée, terminer une animation, un jeu ou une veillée par un retour au calme, quelques conseils pour un dodo facilité, quelques techniques aussi pour avoir l’attention et l’écoute du groupe d’enfant….

Voici une nouvelle ressource que je préparais pour mes équipes de l’été…. la voici disponible pour tout le monde à télécharger en pdf en cliquant sur le lien ci-dessous

Jeux et Retours au Calme

Les mots/maux du perso-tech

Image
 psycholand
Salut à toi le cuisto, le commis, le perso-tech qui les nourrie et met les mains dans le caca!
Salut à toi l’organisateur de colo !
Salut à toi le dirlo de colo !
Salut à toi l’anim !
Salut à toi qui passe à tour de rôle par tous ces postes!

Je me permets une idée pour la création d’un outils supplémentaire pour les organisateurs de colo permettant d’avoir un retour sur la réalité de terrain des colos.

De tout l’été j’ai discuté énormément avec les perso-tech, cuisiniers et commis que j’avais comme collègues, soit quand j’étais perso tech, soit quand j’étais directeur, parce que oui: je passe par tous les postes, et ce sont des « collègues ».

Or pour la totalité de ceux-ci, durant tout l’été, j’ai eut un nombre incroyable de retours, sous forme d’anecdotes de leurs séjours passés, de l’été,  de l’année, ou des années passées, retours assez hallucinants rapportant le déroulement des séjours.

Avec de façon majoritaire, le comportement des directeurs envers le personnel technique, secondairement le comportement des directeurs envers les équipes d’animation mais aussi et peut-être le pire, les comportements des adultes directeurs+anims envers les enfants.

1. Tous, sans exceptions m’ont fait individuellement le retour de comportements relevant de l’abus d’autorité de directeurs.

Avec en vrac:

De l’exclusion du perso tech par l’équipe d’animation et/ou par les enfants: repas pris obligatoirement en dehors des repas des enfants, interdiction de présence en salle animateur, de participer aux 5ièmes, de participer aux animations, de créer des liens/interactions avec les enfants…

Du dénigrement de leur travail par les directeurs et/ou conséquemment par l’équipe d’animation: salle de restauration laissé en vrac après le service, déchets divers laissés ostensiblement à coté des poubelles ou sur le centre pour ensuite reprocher l’état des lieux aux personnels de ménage, idem pour les salles d’activités non rangées non nettoyées après l’animation et consigne (ordre?) au personnel de remettre le tout en état… en plus, voire en dehors de leurs taches/horaires de travail
Non respects des horaires de repas/plonge, et dépassement forcé des horaires de travail

Des caprices personnels des directeurs:

Exige que le perso tech lui apporte dans sa chambre son petit déjeuner le matin (celui-là c’est mon préféré!), d’avoir un menu différent/privilégié rien que pour lui

Interdiction envers le personnel de fumer (interdiction stricte et totale), ou de boire une bierre (même en dehors des heures et lieux de travail)

Interdiction de « copiner » avec les anims

Réveil au milieu de la nuit du personnel pour nettoyer le vomi d’un enfant malade

… sans oublier une multitude d’autres petits comportements ou propos relevant pour moi du fascisme ordinaire et de l’abus d’autorité

Parmis d’autres joyeusetés…

2. Un grand nombre ont été témoin de tels comportement des équipes de direction et/ou de l’équipe de direction + des membres de l’équipe d’animation envers un ou des membres de l’équipe d’animation

 

3. Un nombre non négligeable ont été témoin de situations/comportements  « Très limites », voire « Complètement dingues » des adultes (direction/anims) envers les enfants

 

Hors je pense que le perso tech et de cuisine ont un regard extérieur intéressant sur ces sujets. Ils sont en dehors de la dynamique de groupe des équipes d’animation, et ont souvent un regard critique pertinent quant aux évènements d’un séjour, tous ne sont pas des jeunes adultes de 17-19 ans pour un petit boulot d’été… beaucoup ont de l’âge, un métier, de l’expérience des colos comme perso tech ou comme anim, certains sont même parents

 

La totalité de mes collègues de l’été ont subi et on été témoin de situations qui selon moi ne devraient pas avoir lieu, ni dans l’absolue, ni en colo

 

Hors à l’heure actuelle, aucun outils d’évaluation ou de communication n’est mis à disposition du personnel technique pour faire remonter ces événements.

 

Quand bien même ils pourraient techniquement tous faire remonter cela, en contactant leur référent employeur, ils ne le font pas. Et cela est facile à comprendre. Le titre même de « Directeur » pour le pauvre type BAFD qui gonflé d’orgueil de son titre, après 10 jours de stage théorique, peut librement exprimés ses névroses de petits chefs et de petit fasciste ordinaire sur tout ce qui bouge, le protège quasi-directement de toute critique: il est aisé de comprendre les blocage psychologique du perso tech, qui voit d’une part le titre « Directeur », mais aussi en lui le représentant de l’employeur,  mais aussi la dynamique de groupe et l’avilissement des autres « jeunes adultes » autour de lui.

 

Ils en parlent tous à leurs collègues, amis, familles durant le séjour et même des mois, années après…

Et même si une poignée de militant, soit syndicaux, soit anarchistes convaincu feraient remonter la chose au service perso tech (et il faut l’être, parce que sinon, toute personne « normalement constituée » ferme juste sa gueule, obéi, subie ou est témoin, voire complice, en silence, et rien ne remonte…. on a tous été formatés comme ça depuis la petite section), est ce que l’info remonte au service directeur, et si oui, prise avec quelle considération?

 

Rien que de mon été je pourrais commencer la rédaction d’un bouquin intitulé: « Le fascisme ordinaire en colonie de vacances »

 

Je propose l’idée de mettre à disposition des perso-tech, commis/cuisinier, en fin d’été un formulaire d’evaluation en ligne, comme pour les dirlos et les anims, orienté justement sur:

 

  1. Le role de formation de d’accompagnement du directeur
  2. Les relations hiérarchiques, de travail, humaines entre le directeur et le personnel
  3. Les évènements et/ou situations mal vécues/subies par le personnel relavant du mode de direction
  4. Les évènement et/ou situation dont ils auraient pu être témoins au sein de l’équipe d’animation, et envers les enfant

Pas pour savoir « si c’était bien? », mais justement pour leur permettre de faire remonter ce qui était craignos

C’est une simple proposition d’un outils POUR LE POLE DIRECTEUR d’avoir un retour sur la réalité de terrain, en plus de ce qui existe à disposition des animateurs et qui selon moi ferait remonter un sacré paquet de choses….

Parce que rien qu’à titre individuel, sur 3 pauvres colo en GL, avec le peu de collègues que j’ai eut en comparaison du nombre de colo, si ça ne tenait qu’à moi, j’aurais déjà mené des enquêtes et surement mis des dirlos sur le carreau…

Parce que franchement, y’a des trucs qui se passent sur les colos ça craint du boudin grave, c’est pour ça que quand on me demande: « Ha vous faites des colos, je voudrais mettre mes momes en colo, vous me conseillez quoi? », je réponds toujours « mettez les avec moi, parce que je peux vous dire ce qui s’y passe et ce qu’on y fera, parce que ailleurs, chez d’autres, il se passe tout et vraiment n’importe quoi »

Je l’ai vu ces 3 derniers été, quand j’étais pas directeur, juste « intervenant », c’est pour ça que je suis revenu à la direction après 3 ans de pause, soit j’arrêtais les colos, soit je reprenais la direction, parce que je veux plus voir en colo ce que j’y vois quand je dirige pas….

Enfin voilà, c’est une petite graine que je sème là….

Si vous vous dites que c’est pas con, et si un jour, noyés dans vos taches, fonctions, time-tables et objectifs, vous avez le temps pour faire germer ce truc là.

Courage.

Et tiens, pour se marrer, si ça te rappelle du vécu, que tu sois perso tech ou anim, si toi aussi t’as subi le « fascisme ordinaire » du « Petit Chef », « 1/2 chef », » 1/4 de chef » en colo, vas-y partages nous ton anecdote en commentaire…. ou pose ta question « C’est normal que…? », « Ils ont le droit de …? » Tu vas voir, t’es pas tout seul et ça va te détendre…

Une trame de journée Grand Jeu

Vidéo

Tu pars en colo cet été et tu veux ou peux organiser un Grand Jeu… une journée Grand Jeu.

Voici une trame qui peut te donner des idées.

Matin:
réveil tranquille, genre « comme d’hab », puis à un moment grosse sensi, genre je sais pas quoi pour le moment (peut être la musique à fond, ou bien l’alarme incendie pour l’exercice d’évacuation…) à moins qu’on retourne la colo la veille au soir et que dès le réveil il y ai un truc qui cloche. Ce qui fait que soudain on est plus là, on est ailleurs, genre dans le futur, sur terre…. en 2432, l’humanité à évolué, elle a détruit totalement l’écosystème, pollué l’environnement, pillé les ressources, l’humanité doit quitter la terre pour peupler l’exo-planète la plus proche aux conditions de vie les plus favorable. Le temps presse….

Du coup, les anims sont des êtres humains de 2432… genre tout est possible compte tenu que l’évolution a put permettre l’infini des possibles. Facile donc pour les persos, les déguisements….

Le matin donc ça commence par grosse sensi, présentation de l’époque, du lieux, du problème:

il faut partir à la recherche des éléments nécessaires au départ de la terre vers l’espace:
ressources alimentaires, eau, énergie, pièces pour la navette.

Problème: pas sur qu’on puisse emmener tout le monde, qu’on ait suffisamment de ressource et gros problème, c’est qu’il nous faut quitter notre cité « sous bulle » pour partir à la recherche de ces éléments sur notre planète devenue hostile pour nous, mais aussi et surtout dans l’environnement spatial proche de notre planète.

Pour ça première contrainte, il faut se préparer à cette sortie.

Pour se faire il faut construire nos navettes d’exploration proche, rafistoler nos vieilles combinaison spatiales externe, développer au sein d’équipe les compétences de chacun

Du coup le matin:

Formation de 4 équipes d’environ 6 enfants mélangés par ages et sexe, coachés par un des anims pour:
s’équiper (se déguiser avec du matos de récup), trouver son personnage et ses caractéristiques (genre tout le monde pète un câble et est quelqu’un d’autre)
fabriquer son vaisseau d’exploration dans lequel on va voyager (si on a assez de carton, on fabrique de vrais trucs en carton dans lesquels une équipe de 6 personnes peut se déplacer en le portant …

Repas du midi

Après midi: départ à la recherche des éléments nécessaires à la construction de la navette
Un grand plateau (mais genre grand quoi et super customisé) de type jeu de l’oie, un dés énorme d’un mètre de haut et les équipes viennent au plateau jeter le dès, tombent sur une case, le MJ (l’anim coordinateur, genre moi?) leur dit le « sens » de la case, c’est à dire le type de défis, le type d’élément qu’ils peuvent alors peut être rapporter au péril de leur vie et le lieux/où l’anim à trouver pour ce défis

Ils partent à la rencontre (anim fixe) ou à la recherche (anim mobile) de l’anim en question qui leur donne un défis à réaliser (soit un fil rouge sur l’ensemble du jeu), soit un défi coopératif en équipe, soit un défis compétitif contre une autre équipe.

Si réussite, alors récolte d’un élément, retour au plateau de jeu, relance du dès etc….

Le plateau est construit de telle sorte que des passages spatiaux temporels existent entre les cases, et surtout que tel un Tore, l’espace temps dans lequel il voyage n’a pas de fin, et donc que le but n’est pas d’arriver les premiers à l’arrivée… puisqu’il n’y en a pas, mais de récolter le plus d’éléments…

On se regroupe à l’heure du gouter, chaque équipe présente sa récolte,
malheureusement aucune équipe n’a assez pour construire sa propre fusée, cependant les sur-hommes que nous sommes nous lançons dans des calculs impressionnants pendant que nous prenons le gouter et nous arrivons à la conclusion que la seule solution à notre survie est de mettre les récoltes des 4 équipes en commun, et qu’alors il serait mathématiquement possible de construire 2 fusées à partir des éléments récoltés et en détruisant et fusionnant les mini-vaisseaux d’exploration construits le matin et dans lesquels les équipes ont voyagé le matin.
La on défonce ce qu’on a fabriqué, on refabrique 2 fusées à partir du matos des 4 équipes et on prévoit le décollage et l’exode pour le prochain créneaux météo favorable prévu dans la nuit… mais avant ça il faut se préparer: se reposer, prendre une dernière douche avant des mois, un dernier repas sur terre

d’où la vie quot normale de douche, temps libre et diner…

Fin du diner, on se regroupe et vitesse lumière on part dans les confins de l’univers, trou de vers pour rentrer dans la salle de veillée, effets sons et lumières,

et là pour la veillée:

Murder !

Les 2 vaisseaux ont perdu contact durant le voyage, sont bien arrivés sur la planète prévue mais aux antipodes de la planète l’une de l’autre. Les deux équipages sans nouvelles des autres ont chacune décidé de construire leur propre cité… les années ont passé, les 2 peuples se retrouvent en concurrence pour la gestion de ressources de la planète…

La fin du truc c’est qu’au final on boucle l’histoire en tentant de faire comprendre à ces deux peuples de tirer leçons de leur histoire, de leurs ancêtres terriens qui n’ont pas prit soin de leur monde, de leur planète, de leurs semblables et que l’exploitation déraisonné des ressources, les conflits entre cités mèneront une fois de plus à leur propre perte et que seul la coopération entre ces 2 peuples et la prise de conscience de la fragilité de leur monde seront les seuls clés de leur survie et de leur avenir.

L’inventaire dans la joie et la bonne humeur ?

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En colo, ou en classe de découverte, il y a des traditions… qui selon moi tiennent d’une sorte de droit coutumier si on peut dire, disons ces choses que l’on fait par habitude, sans s’être posé la question du pourquoi ni du comment, sans se demander à quoi elles servent, si on peut s’en passer, faire autrement, ou beaucoup mieux…

Aujourd’hui: l’Inventaire, ou comment faire péter des câbles à tout le monde ?!

Pourquoi?
Alors en gros l’inventaire, c’est 2 temps différents: un au début du séjour, l’autre à la fin. Normalement l’inventaire du début, c’est pour vérifier que les enfants aient bien ce qu’il faut pour survivre la semaine, celui de la fin de séjour, c’est pour remettre dans la valise exactement ce qu’il y avait en début de semaine.
Simple, facile.

En pratique:
L’inventaire de début de séjour.
A peine arrivé, après 6h de transport, tous les momes sont dans leurs chambres, pour faire l’inventaire. Les enfants sont au bord du pétage de plomb parce que personne ne s’est dit qu’après 6h de bus, ça aurait valu le coup de faire « une récré » pour prendre l’air et se défouler. Les anims aussi sont déjà au bord du pétage de plomb, pour les mêmes raisons, sans compter les fumeurs, qui n’ont pas eut le temps de s’envoyer leur dose de nicotine depuis ce matin 6h. Nonobstant les enfants (comme les adultes), a qui on a pas pensé de proposer/laisser le temps de passer aux toilettes avant de filer dans les piaules faire l’inventaire.

Scénario du coté obscur de la force:
* Il y a plus de chambres que d’animateur… c’est déjà le bordel dans les chambres sans anims et ça va l’être du début à la fin, entre ceux qui ouvrent leur valise et range leurs fringues sans l’anim et ceux qui pètent un câble dans les piaules.
* Tu as en face de toi 4 ou 5 enfants de primaires, avec des degrés d’autonomie différents. L’un qui percute direct et fait tout bien, tandis que l’autre à 3 wagons de retard. Le premier s’ennuie, le second t’ennuie.
* Il y a des fiches d’inventaire manquantes, ou partiellement remplies.
* Ni les enfants, ni toi, ni les parents ont la même définition des différences entre « Polo », « T-shirt », « Pull », « Sweat »… du coup, chaque inventaire est différent, et personnalisé, c’est super lourd.
* Tu ne sais pas si les vêtements portés sur l’enfant sont a priori comptés dans l’inventaire.
* T’as oublié la petite poche à glissière de la valise
* Comme t’étais dans le speed, t’as oublié de vider tous les sacs à dos, c’est pas grave, le sandwich mangé, tu le retrouveras sûrement à la même place à l’inventaire du dernier jour.
* L’AS passe toujours te demander les médocs, au mauvais moment.
* Le coordo/dirlo, passe tous les 1/4h pour dire que ça avance pas assez vite et que c’est le bordel dans les chambres d’à coté, mais ne fait rien pour t’aider bien sûr.
*Y’en a à qui il manque des trucs, mais t’as pas noté, donc t’as déjà oublié… un peu pareil pour les médocs, et l’argent de poche…

Et là tu te pose les questions suivantes:
*A quoi ça sert, de relire la feuille que « maman » a remplie la veille en faisant la valise? Est-ce que c’est pour vérifier qu’elle sait bien compter le bon nombre de chaussettes?
*Kévin il a 10 paires de chaussettes, pour 8 jours, Antoine n’en an que 2 paires. Super les inventaires sont corrects,aller, suivant!
*Est-ce qu’on aurait pas pu faire autrement sachant, que ça y est, moi je vais craquer, et que y’a déjà eut 3 enfants punis par ma collègue parce qu’ils pétaient des câbles dans leur piaule…
*Dans 6 jours on refait la même chose, si tout est dans la chambre, dans le placard ou le sac de linge sale, on va se retaper la exactement même chose pour rien. Si j’ai pas rangé au jour le jour avec les momes, de toute façon, ils ne connaissent pas leur vêtements donc il ne reconnaitront rien de ce qui traine dans la piaule.
* Et même avec un inventaire final, il reste toujours 3 cartons de vêtement oubliés à la colo à la fin… donc ça sert à rien quoi !

Ok, ça c’est l’inventaire traditionnel.


 

Voyons un peu comment faire les choses en moins chiant, voire en plus efficace, même pas du tout.

Mon avis est qu’un inventaire n’a que pour but de savoir si les enfants ont tous le minimum vital en fringue pour survivre durant la semaine:
1)  Découvrir qui n’a pas de combinaison de ski, ou pas adaptée / Pas de maillot de bain / Pas de nécessaire de toilette / Pas assez de sous-vêtements pour changer tous les jours. On s’en fout de savoir si il a 2 ou 4 pulls.
2) Marquer les choses qu’on perd parce que tout le monde à les mêmes: du genre les gants/masque de ski/combinaison Décathlon rose et bleu… vu que tout le monde a acheter le même modèle.
3) A la fin du séjour retrouver exactement le pull qui manque à la liste ! Et pas cocher « Il te manque 1 pull et 3 chaussettes » et ramener 3 cartons de fringues perdues, sans aller chercher les fringues qui manquent.


 

Je vous propose des idées, pour en faire le moins possible, le plus efficacement possible… voire même: pas du tout.

Pour la suite, on imagine être avec des primaires. Donc la version « suivie », voire « pilotée » de l’inventaire. Pour les « collègiens », c’est forcément plus light, avec seulement des conseils, ou consignes d’organisation. Une petite vérif à la fin pour les trucs vitaux. Pour les grands ados… passez juste pour l’obligatoire, et les conseils de survie, de toute façon qu’est ce qu’ils foutent encore en colo à leur âge, ils auraient dû partir avec leurs potes, une tente et leur vélo.

Je ne fais pas d’inventaire ! Ni sur les colos que je dirige, ni quand je suis anim… Je fais un autre truc. Mode d’emploi:

  •   Ne faites l’inventaire directement à l’arrivée sur le centre. Faites une pause pipi/caca/clope généralisée pour les grands et les petits qui ont au moins déjà 5h de transport dans les dents.
  •   Ne mettez pas tous les momes dans les piaules. Dédiez des chambres aux anims (du genre 2 ou 3), la moitié des anims, sont dans une de leur chambre, les autres dehors à animer les enfants. Les anims d’inventaire prennent l’une après l’autre une de leur chambre à inventorier. Avant ou après l’inventaire, les mômes retournent en animation. -> pas besoin de faire du maintien de l’ordre. Quand l’anim a fait ses 2 ou 3 chambres, il va animer les momes et permute avec un autre anim.
  • La direction a prévu de fournir aux anims: stylo, inventaire vierge, marqueur indélébile, enveloppes, panière, sac poubelles.. Le tout dans chaque couloir de chambre. Les adjoints sont là pour aider, coordonner, les AS sont en place aussi pour les médocs etc…
  • Quand tu as tes enfants de la chambre avec leur valise, stimule l’efficacité: besoins primaire -> jouer

« Faites ce que je vous demande, juste ce que je vous demande, quand je vous le demande, ni plus, ni moins, et comme ça on va aller super vite, pour pouvoir aller très vite retourner jouer »

Poser les valises aux pieds des lits. Dire aux enfants de sortir leurs vêtements de la valise PAR PAQUET (pas un par un) SANS DEPLIER les vêtements, et faire des tas par type de vêtement, comme si on voulait tout voir à plat sur le lit. Toi pendant ce temps, tu peux justement voir si t’as tout ton matos disponible. Les mômes qui percutent que dalle, tu peux/dois le faire avec eux (j’ai pas dit « à leur place »)

A ce moment là, au marqueur permanent j’identifie les fringues (type affaires de ski, en classe ou séjour de neige)


Une fois que tout est posé, par type, par tas sur le lit. Tu peux expliquer où vont se ranger les vêtements:
ex: les affaires de toilettes c’est où, le pyjama sur le lit, les affaires perso sur la tablette, les sous vêtements à hauteur des mains, les pulls/pantalon, plus haut ou plus bas, les trucs qui servent le moins, le plus haut ou le plus bas. Bref, de façon à rendre le rangement plus efficace et ne pas avoir à chercher (un enfant qui cherche dans le placard, met le bordel), et puis si tous les placards sont organisés idem

Tu dis aux enfants, que lorsque tu cites un type de vêtement, ils comptent seulement les vêtements de la pile, puis te disent le nombre et vont le ranger dans le placard à leur place. Tu y vois direct plus claire, tu peux « cocher » les slips des 5 enfants, demander toujours dans le même ordre les quantités aux enfants:
« Slips – Thomas? 4 ok, Kevin? 5 ok, BenJ? 3 », Ok vous pouvez ranger

* Moi perso, ça me prend autant de temps de lire le chiffre que maman écrit, que de marquer le chiffre que je viens d’entendre. Du coup, ce que je fais, c’est que les fiches de Thomas, Kevin et BenJ, sont superposées dans cet ordre. Je commence par les sous-vêtements, puis par les indispensables du séjour (du genre le matos de ski), puis le nécessaire de toilette. Je rajoute +1 au chiffre si ils l’ont sur eux aussi. En fait je m’en tape de ce qui est écrit par maman. De toute façon une sur deux a compté le vêtement porté par l’enfant, une sur 3 n’a pas la même définition que moi du « sous-pull »… donc ça me bouffe un temps fou plus que de faire mon truc à moi.

* Quand on a torché les vêtements. Je demande aux enfants de sortir le contenu du sac à dos sur le lit, je vire moi même le comestible: ce qui va à la poubelle et ce qui est non périssable.

* Je leur demande de sortir le contenu de la trousse de toilette, qu’ils voient ce qu’ils ont, (parce que j’en ai vu se doucher à la crème solaire croyant que c’était du gel douche) je mets de côté avec le nom ce qui n’est pas shampoing, gel douche et dentifrice, que je mets avec le nom de l’enfant au marqueur devant la porte de la chambre, pour que l’AS décide de ce qui se garde en chambre ou pas.

* Si argent de poche il y a. J’ouvre l’enveloppe devant l’enfant et lui montre exactement combien il a dedans. Je referme l’enveloppe et marque le nom et prénom de l’enfant plus le montant de la somme sur l’enveloppe.

J’ai de quoi prendre des notes: si un enfant a un manque de fringue, de matos, de produits d’hygiène, j’ai tout écrit.
Si des enfants n’ont pas de sac à linge, dans la panière du couloir il y a un rouleau de sacs poubelle.

Je vérifie que plus rien ne traîne dans la valise, et fait disparaître les valises en haut des placards:

Ca c’est la version longue, quand mon m’impose un inventaire détaillé, avec des primaires, typiquement sur les classes de neige.


 

Quand je dirige des colos je fais plus light parce qu’en plus de l’inventaire, il y a d’autres fonctionnement de la colo mis en place.

Ce que je demande aux animateurs c’est la version du dessus super allégée:

  • Sortir les vêtements et les mettre sur les lits
  • Vérifier à l’oeil la quantité de vêtements, si l’enfant a assez ou pas pour la semaine, à la fois en qualité et en quantité. L’anim note sur son carnet si il y a des manques (pas de gants, ou pas assez de culottes). Il a la responsabilité après inventaire et durant le séjour, de filer une paire de gants de la réserve, et de laver les sous-vêtement à la main (si y’a pas de machine) avant que la pitchoune ne tombe en panne de culotte. En colo d’été c’est encore plus light: vérifier si ils vont tomber en panne de sous vêtement pendant la semaine, ou pas. Point. c’est tout.
  • Marquer les affaires de ski.
  • Faire ranger dans placards à une place définie, la meme pour tous. C’est pas Stalinien, c’est efficace, pour les momes.
  • Vérifier les produits de toilettes, mettre de côté avec le noms les produits « à identifier », enveloppe pour argent de pocheLà, en fait on s’en fiche totalement de la liste d’inventaire manuscrite par la famille. Je m’en tape complètement de savoir le nombre exacte de chaussettes ou de pull car voici ce qu’on met aussi en place :

 


 

  1. A chaque temps de vie quot (le matin au brossage des dents, le midi après le temps calme, après la douche, au coucher), l’anim de chambre prends 3 min pour aider à « ranger »/remettre les choses à leur place… du coup rien ne traîne, on ne cherche rien, on ne perd rien.

Au temps des douches, l’anim est présent !
Les affaires humides du jour vont sur le radiateur, les affaires sèches de la veille vont dans le sac de linge sal. Les sous-vêtements de la journée vont dans le sac de linge sale (il est bon en milieu de séjour, de faire un check-point pour vérifier que le nombre de pièces de sous-vêtements de chaque type correspond bien au nombre de jours passés), les vêtements a peu près propre, sont grossièrement pliés pour le lendemain ou remis dans le placard. Les affaires de toilettes sont mis à étendre. A la fin de temps de douche, il n’y a finalement rien qui traîne.

2) Quand les anims mènent une activité, le rangement à la fin fait partie de l’activité… ça marche pour le matos, comme pour les pulls ou autres vêtements qui trainent. Il n’y a pas de vêtements qui trainent dans la colo.

Les adultes collectent systématiquement les vêtements abandonnés, (les 3/4 portent un nom)…

Si on fait comme ça, il n’y a pas un nombre de vêtement abandonnés, perdus, égarés, non identifiés: les vêtements sont soit sur les enfants, soit dans la chambre. Et dans la chambre, le linge sale est dans le sac prévu, le propre rangé dans le placard, le reste en train de sécher.

IL N’Y A JAMAIS DE CARTONS DE LINGE NON IDENTIFIE EN FIN DE SEJOUR SI ON Y VEILLE UN PEU QUOTIDIENNEMENT !

Pour l’inventaire final:

Si quelques fringues isolées traînent quelque part, on essai de retrouver les proprios avant de refaire les valises.

Comme on a pas compté les vêtements un par un au début, aucune raison de le faire à la fin. Comme c’est pas le bordel nulle part, tout est à sa place:

* On procède comme au début du séjour: pas tout le monde dans les piaules. Un groupe avec son anim de chambre. On descend les valises. On y met le sac de linge sale (avec le sac), les quelques vêtements propres qui reste, sont remis pliés, les quelques linges humides, sont mis dans un sac en plastique, pas avec tout le reste. Les chaussons et la brosse à dent/dentifrice + le pyjama iront dans le sac à dos le matin du départ. Les valises faites, sont fermées par l’animateur et SURTOUT elles sont disposées rangées ailleurs que dans la chambre, pour ne pas que les momes pour je ne sais qu’elle raison l’ouvre à nouveau.

 

Voilà. Une idée pour aller à l’essentiel. Et pour aller plus loin dans des outils pour la vie quotidienne, voici un autre outils: « Un vrai projet pour la vie quotidienne » ou « Des exemples de projets pédagogiques et de fonctionnement« 


 

Là tous les anims se disent « pfff n’importe quoi, ça se passe pas comme ça en vrai, c’est trop chaud », et toutes les mamans qui lisent ça disent « bin, oui, c’est une évidence, y’a pas besoin de l’écrire, c’est la base, on fait comme ça à la maison tous les jours »

Et oui madame, mais les enfants en colo, ne sont pas avec des mamans mais plutôt avec des grands enfants… qui quand ils seront grands, seront au top, mais pour le moment, bin ils apprennent à le devenir, non seulement pour eux (tu verrais la tronche de leur piaule d’étudiant), mais encore plus là, on leur demande de veiller à ça pour d’autres…

Les enfants apprennent énormément en colo, justement parce qu’ils sont sans leur parents pour faire tout à leur place, et surtout parce que les animateurs sont là, pour leur expliquer/montrer/donner du sens/des techniques, pour survivre pendant une semaine…
Encore faut-il que les animateurs, qui sont des jeunes adultes, en devenir, aient intégré ces techniques, non seulement pour eux-mêmes mais aussi pour les enfants.
C’est pourquoi les animateurs aussi apprennent énormément en colo.

 



ps: le plus « dur », c’est que du coup, le dirlo, à un peu l’impression d’avoir 80 enfants et 12 grands gamins et qu’il faut arriver à donner à tout ce petits mondes les moyens de grandir un peu plus durant la petite semaine de colo.

Formation BAFA : Quel organisme de formation choisir ?

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Dans la série « Je commence à avoir des phrases de vieux cons », je me suis surpris à aborder dans mes discussions et mes réflexions, le thème des organismes de formation avec une approche de vieux schnock.

Je voyais autour de moi des animateurs/directeurs qui partaient se former pour tel ou tel organisme de formation, soit au pif, soit parce que la date où le lieu de la session leur convenait, soit par habitude, soit parce que on leur avait dit « va la bas ».

« A mon époque, on choisissait son organisme de formation pour ses valeurs… », « Les jeunes d’aujourd’hui, eux… », « y’a plus de politique, ni de valeurs… »

Stop ! A m’entendre dire ou penser de cette façon, je me suis posé la question : Est-ce bien vrai ?

Quand à 17 ans je me suis inscrit en formation Base BAFA, avais-je vraiment choisi l’organisme sur ses valeurs ? Avais-je une quelconque idée de l’historique de création des différents organismes de formation ? Avais-je conscience des différentes valeurs de ceux-ci ? Savais-je seulement ce qu’étaient des « Valeurs » ?

Et bien non. Non, non. A 17 ans, j’ai un peu choisi au pif… je ne connaissais pas 1/10ieme des organismes de formation. Je n’avais aucune culture/connaissances de l’histoire de l’éducation populaire. Et pour tout dire je n’en avais rien à
secouer en fait… Soyons honnête
.

De plus, c’était le tout début d’internet… les catalogues/brochures de formation étaient en version papier. On s’inscrivait auprès d’un organisme dont on avait trouvé la brochure je ne sais où, ou tout simplement parce qu’on avait en tête 1 ou 2 noms d’organisme… pour ma part, parce que dans ma famille on avait dû prononcer ces noms d’organisme plus que d’autres.

Ce n’est qu’une fois en formation, où j’ai apprécié le tout premier temps de la formation : présentation de l’organisme, son histoire, ses valeurs. J’ai découvert pour la première fois l’historique des colos, des « monos », des organismes. J’ai découvert mais surtout j’ai aimé découvrir du sens. Ceux qui avaient créé les colos l’avaient fait avec des Idées en tête… ils voyaient ça comme « un moyen de », pas une fin en soi. Et puis j’ai découvert le mot « Valeurs »… pour la toute première fois de ma vie, ce mot « placard » se remplissait de sens.

J’ai eut de la chance car les « valeurs » de cet organisme ont résonnées en moi. Je n’avais jamais pensé en ces termes, ni réfléchi à mes propres valeurs, ni même réalisé que nos actions tout comme celles des autres procédaient ou s’incluaient dans la mise en pratique, dans la réalisation, de « valeurs ».
J’aurais pu choisir au pif un autre organisme de formation. M’aurait-il présenté également l’historique des colos et des mouvements d’éducation populaire ? M’aurait-il présenté l’histoire « politique » ou « sociale » de ces mouvements ? Aurait-il prit du temps pour donner du sens aux « valeurs » ? M’aurait-il clairement présenté ses valeurs ? Aurais-je été en phase avec celles-ci ? Aurais adhéré à ses valeurs si elles n’avaient pas été les miennes profondes ?

Je ne peux pas y répondre.


Cependant je me souviens très bien qu’à 17 ans à peine, l’approche historique, sociale, politique des colo et de l’éducation populaire au sens large a été une vrai révélation pour moi. Je ne sais pas si ce fut le même vécu pour les autres jeunes autour de moi. Chacun à sa sensibilité et chacun est sensible à certaines choses à certain moment de sa vie. Je crois que je suis tombé au bon endroit, au bon moment et surtout avec les bons formateurs.


Parlant des organismes de formation, la « vieux con attitude » veut :

  1. Qu’on dise que notre organisme préféré est le mieux de tous.

Corrolaires : chez les autres c’est moins bien, les contenus sont nuls, les formateurs nazes, la forme stupide et les valeurs scandaleusement cachées.

2.  Qu’on ai pas un regard critique sur notre organisme préféré.

Alors comme j’avais peur de passer pour un vieux con, j’ai voulu faire une recherche approfondie pour :

* Faire la liste de tous les organismes de formation BAFA du pays
* Faire l’historique de ces organismes dans le contexte de l’évolution historique et politique de l’Education Populaire

* Mettre en avant les lignages et les valeurs propres à ces organismes
Une sorte de frise chronologique, arborescente, filiales des organismes et des valeurs. Mais d’autres l’ont fait avant moi pour certains aspects :

LE LISTING
Voici donc un lien vers Planete Anim qui fait la liste des organismes avec le lien vers le site internet de chacun :
http://www.planetanim.com/modules/myorganismes/

Les Valeurs ou en fait plutôt l’Histoire de ces organismes :

l’article rédigé par Saltimbanque

Mais là, j’ai voulu en savoir plus sur les VALEURS de ces organismes, dont j’ignorais tout pour certains. Malheureusement pour tous les organismes, si on a accès facilement à leurs projets, il est difficile de trouver sur leur site, leur histoire explicite et encore plus difficile de trouver les Valeurs Fondamentales qui les animent. J’avais découvert au sein de mon organisme de formation, l’histoire politique de celui-ci. Les « valeurs » sont toujours d’ordre « politique ». L’AFOCAL n’est pas les CEMEA, l’IFAC n’est pas les FRANCAS… Mais je n’ai pas trouvé sur leurs sites écrit noir sur blanc leur valeurs. Leurs « projets » à tous, emploient des mots valises, qui ne fâchent personne, et surtout qui passent outre les valeurs « politiques »… oui le « politique » (j’ai écrit « le », pas « la »), ça fait peur, c’est sale, clivant, caca…

J’ai parlé autour de moi, avec des gens qui ont été formé ou qui sont formateurs pour d’autres organismes… finalement peu avaient connaissance ni de l’histoire politique de l’organisme ni des valeurs politiques de celui-ci… Comme si : la formation des jeunes adultes, l’engagement volontaire auprès d’enfant, l’éducation populaire, tout ceci n’avait rien de politique (au sens noble du terme : « faire des choix de vie pour vivre ensemble d’une certaine façon »). Comme si la formation BAFA et les colos n’avaient plus rien de politique mais seulement commerciale… «On vend des formations », « on vend des colos/du loisir »

J’ai cherché sur le net, j’ai lu… mais je n’ai pas trouvé un magnifique papier, qui ferait de l’histoire sur les organismes de formation, leur valeurs etc…
Ce qui m’a le plus informé sur l’histoire de l’Education Populaire, ce qu’elle était, ce qu’elle est devenue, c’est la conférence gesticulée de Franck Lepage à ce sujet :

http://www.scoplepave.org/l-education-populaire-monsieur-ils-n-en-ont-pas

Du coup, par manque d’informations, par manque de temps, et donc par paresse, je ne ferais pas (encore) ici l’histoire complète des organismes de formation BAFA. Je n’ai pas accumulé assez de matière et j’ai peur aussi de manquer d’objectivité aussi à cause de mes valeurs et convictions personnelles.


En gros, et pour faire le plus court possible :

Les colos, ou l’engagement volontaire envers les enfants (colo, centre, et toute forme d’éduc pop) à un enracinement politique et social fort. Les organismes de formation quels qu’ils soient ont tous et chacun des valeurs fortes, une vision de l’éducation populaire qui lui est propre, un engagement politique fort. Même si il n’est pas affiché à première vue, même si certains s’en défendent.

Il y a des courants Laïcs, des courants religieux qui n’ont pas voulu laisser « la formation de la jeunesse » aux mains des Laïcs, il y a des organismes historiquement ancrés à « Gauche » avec tout le panel, les points communs, mais surtout les oppositions et divergences « politiques » (= de « valeurs ») que l’on retrouve dans toutes les autres organisations politiques. Il y a tout autant d’organismes de formation historiquement ancrés à « à droite », avec des valeurs et oppositions toutes aussi franches que dans toutes autres structures ou organisation politique. Les unes se démarquant des autres par leur projet et leur valeurs aux antipodes les unes des autres, voire, leur histoire ancrées dans la réaction ou l’opposition à des « mouvements » de l’autre bord ; les autres se construisant tout autant dans l’opposition, mais non pas face à « ceux de l’autre bord », mais vis-à-vis de mouvements du « même bord politique », dans un souci de « nous c’est pas eux, on est pas pareil »…

Bref, il faudrait faire de l’histoire, remettre dans le contexte, bien regarder, aller fouiller et tenter d’être objectif… Ce qui ferait vite chier tout le monde, les jeunes animateurs en premier lieu.

Pour ceux qui veulent trouver les informations cachées : ne lisez pas les « projets » ce sont tous les mêmes et tout le « politique » à était balayé pour ne faire peur à personne. Par contre si vous regardez la liste des associations affiliées ou membres alors c’est plus facile de se faire une idée : la « Ligue Révolutionnaire Bretonne, des Bouffeurs de Curés, Anarcho-machin-truc » n’a pas les mêmes valeurs et ne s’affilient pas aux mêmes organisme de formation que « La Ligue de Sauvegarde des Valeurs Bérichonne Traditionnelles, Blanche et Religieuse »… enfin c’est évident quoi. On peut trouver l’info des valeurs en cherchant les membres fondateurs ou les présidences… du genre un organisme créé ou présidé par « Mahatma Gandhi » ne portera pas les mêmes valeurs qu’un organisme crée ou présidée par le « Général Pinochet »…


RETENONS UNE CHOSE :

Oui ! Les organismes de formation ont tous des valeurs politiques propres, historiques, fortes.
Non, tous les organismes de formation ne se valent pas… sur ce volet des valeurs. Attention, ne se « valent pas » sur le plan « des valeurs ». Je ne dis pas que telles valeurs sont mieux que d’autres etc… On est là dans le domaine des valeurs, ce n’est pas à moi d’en discuter ici.

Doit-on choisir son organisme de formation pour ses valeurs ?

Bon courage d’abord pour trouver sur leur site une présentation claires de celles-ci. J’ai cherché pour vous, je n’ai pas trouvé.
Je tenterai de vous dire :

Si vous avez déjà une vision claire de vos propres valeurs, si c’est important pour vous d’avoir du sens dans vos actes et dans votre formation, si vous vous sentez l’âme engagée ou militante ; alors peut-être que oui ça peut être bon de dénicher l’organisme qui milite dans votre sens… Quoique ça peut être riche et constructif pour vous de vous « fritter », avec des gens qui ont des valeurs qui diffèrent un peu des vôtres, voire qui seraient totalement à l’opposé. Comme vous avez déjà des valeurs personnelles, ça vous permettra d’apprendre à les défendre, voire à les remettre en question.

Si pour vous les colos, l’animation, l’éducation populaire n’a pour le moment ou dans l’absolue aucun lien avec des « Valeurs » ou du « Politique », si l’animation, c’est juste un petit boulot sympa. Et bien a priori, j’ai envie de vous dire, choisissez n’importe quel organisme, vous apprendrez des bases de l’animation, si ça se trouve on vous fera pas entrer de valeurs dans la tête, où vous ne verrez même pas qu’on y en a glissé en douce…


Les formation chez tel organisme sont-elles mieux que chez tel autre ?

Nonobstant du coup les valeurs propres à chaque organisme, est-ce qu’il vaut mieux aller ici ou là, pour le contenu et/ou la forme de la formation.

La « Vieux Con Attitude » jaillit alors facilement « Oui tel organisme c’est mieux, ailleurs c’est vraiment… ». Le vieux con n’est pas toujours très objectif.

Objectivement il faut se dire que le contenu et la forme de la formation va dépendre :

  •  Des formateurs de la session
  •  De l’implication des stagiaires
  •  Des attentes individuelles de chacunSi les formateurs sont « nuls » (à chacun de définir ce critère), ils seront « nuls » qu’ils forment chez les uns ou chez les autres. Aucun organisme n’a le privilège de la nullité, ni de l’élitisme (terme à définir) de ses formateurs. J’ai fait toutes mes formations au sein du même organisme. La plupart de mes formateurs, je les ai trouvé, extra-ordinaires. Sauf sur une session, où je les ai trouvé totalement nuls, et pas « digne » (mot de vieux con) de l’organisme.

Si les stagiaires viennent en touristes, la formation va être totalement différente du cas où tout le monde en veut, en redemande, est super actif et au taquet

Si vous êtes le seul anim en formation pour être animateur/directeur de colo et que tous les autres stagiaires viennent se former pour être animateur/directeur de centre aéré, le contenu de la formation va peut etre répondre aux attentes des uns et pas des autres. Idem si certains veulent apprendre par la pratique et que d’autres ont besoin de la théorie. Idem si certains veulent de l’imaginaire 24h/24 et si d’autres veulent un truc super carré, ou « sérieux »…

A RETENIR :

Votre vécu de la formation ne dépend pas de l’acronyme de l’organisme. Ni même seulement des formateur de la session. Ni même uniquement de l’implication des stagiaires, mais aussi de vous individuellement.


CONCLUSION (tentée objective et pas de vieux con)

Les organismes de formation ont une histoire qui leur est propre. Cette histoire est politique. Chacune a ses valeurs propres, qui sont des valeurs fortes et fondamentale : on ne forme pas des jeunes adultes pour rien, on ne forme pas des jeunes adultes qui vont être en présence d’enfant pour rien. Le fond comme la forme de la formation, des idées, des jeux, des fonctionnements mis en place ne sont pas dépouillées de ces valeurs.
Rassurez-vous cependant, une formation BAFA n’est pas un enrôlement politique… sachez juste que ces valeurs existes, qu’elles difusent dans la pratique des formants comme des formés. Vous pouvez choisir votre organisme en recherchant des valeurs qui vous sont propres comme tenter de fuir celles qui vous repoussent
Les formateurs sont des individus. Leur façon d’être comme leur façon de faire leur sont propres. Tous ont leur niveau de compétences et d’expérience. Pour ce qui est des valeurs, certains forment très bien à l’animation (comme très mal), sans avoir une once de Valeur (Politique), voire même forme au sein d’organisme qui ont des Valeurs qui ne sont pas les leurs (sans connaître ni se soucier des valeurs de l’organisme). Au sein d’un même organisme, vous trouverez des formateurs au top et d’autre moins.

Si vous êtes passifs en formation, que vous restez sur votre chaise sans poser des questions, participer, demander, échanger, questionner… n’espérez pas que ça tombe du ciel. Ce n’est pas l’ « Ecole Unique et Officielle de l’Animation », avec une leçon à apprendre et des recettes à appliquer.

Vos attentes sont les vôtres, et pas forcément celles de vos voisins. Si vous ne les formulez pas, il ne faut reprocher aux autres (aux formateurs, ou autres stagiaires) de ne pas avoir entendu ce que vous ne leur avez pas dit.


CONSEILS

1. En formation BAFA/BAFD on y trouve aussi beaucoup ce qu’on y apporte. Les stagiaires apportent tout autant à la forme et au fond de la formation que les formateurs. De part leur vécu, leurs attentes, leurs personnalité. C’est la diversité des individus et leur réunion qui apportent la richesse d’une formation.

2. Quelque soit l’étape (base, appro, perf) de votre session de formation à venir, ce n’est qu’une étape de la formation. De plus, et c’est fait pour, le/les stages pratiques et/ou d’approfondissement sont tout autant des moyens et des étapes de formation. On n’apprend pas tout en stage BAFA base. On a pas tout apprit du rôle de dirlo, quand on a finit ses formation BAFD… On a pas du tout fait le tour de la richesse de ces fonctions une fois qu’on est diplômé.
L’animateur diplômé a encore 1001 chose à découvrir, tester, apprendre à chacune de ses expériences. Tout-un-chacun à non seulement la possibilité, mais je suis convaincu l’envie, de progresser et d’apprendre à chacune de ses nouvelles expériences. De plus chaque individu autour de nous peut et participe à cet enrichissement des autres, quels que soient ses compétences et son expérience. La formation BAFA et BAFD ne sont que les toutes premières étapes de cette formation… Si elles donnent au formé le goût de la découverte, l’envie de se former et de partager, la conviction qu’il peut apprendre des autres et apprendre aux autres, et qu’on en a jamais fini d’apprendre et de progresser, alors c’est que la session de formation a été un succès pour les formés.


Et pour les valeurs alors?

Elles viendront tout doucement par la suite, avec les expériences, les rencontre, la réflexion.
Chacun a ses propres phases de développement et d’engagement.
Un moment arrive où on cherche tous à donner du sens, des valeurs à ce que l’on fait.
L’âge de la quête de sens arrive d’ailleurs souvent au même moment que l’âge de virer « vieux con »… méfiance donc.

Formation Bafa: Internat ou externat?

Par défaut

J’ai passé toutes mes formations BAFA et BAFD (base, appro…) en « Internat ». C’est à dire que nous passions 24h/24 ensemble: stagiaires, formateurs. Je me souviens qu’au petit déjeuner, nous partagions ce temps de vie ensemble. Il n’y avait pas de self où chacun porte son plateau et sa petite portion individuelle de cacao, confiture, beurre ou autre. Nous nous faisions passer le pichet de jus d’orange, le thermos de café, le saladier de céréales et que sais-je d’autre. A la fin de petit déj, nous débarrassions ensemble non seulement nos ustensiles, mais aussi l’ensemble des ingrédients, et tout-un-chacun participait à la tâche: qui de passer l’éponge, qui de rapporter le gastro de bols sales à la plonge etc…

Après un retour rapide à la chambrée collective, qui ressemblait beaucoup à une chambre de colo de grand ados, le brossage des dents à trois autour d’un lavabo, ou dans les sanitaires « collectifs », ou une bonne demi-douzaine de stagiaires se brossaient en coeur et en rang d’oignon les dents… parfois même devant un miroir trop bas, car nous occupions un centre de vacances aménagé à hauteur d’enfant. On se pressait pour le rassemblement dans la salle collective où des chaises en rond nous attendaient… On aurait dit une colo, sans enfants où les jeunes adultes jouaient à la fois à la colo, aux monos et aux enfants.

Comme nous vivions tous ensemble sur place, les ateliers de formation débutaient tout de go après le petit déjeuner plus ou moins échelonné. Comme en colo, la pause café-clope en plus. Nous n’arrivions pas échelonnés, chacun par notre bus, métro ou trajet en vélo.

La matinée de formation ressemblait surement à la votre: des jeux, des chants, dedans, dehors, avec un ballon, des foulards, dans l’herbe, sous les arbres… On apprenait tout autant les jeux et les animations que la gestion d’un groupe, d’une activité, de son rythme et son déroulé, que le vivre ensemble… Ce que j’aimais, c’était d’apprendre en faisant: Des jeux? On jouait. Des chants? On chantait. On jouait autant le rôle des enfants, que des animateurs. Je ne me souvient finalement pas de moments assis à écouter, passif… Je ne me rappelle que de certains temps de recherche en petits groupes, dans la doc qui inondait des tables entières…  où l’infini des possibilités de jeux, de veillées, de cahiers d’animation, de réflexion, de législation, m’ouvrait des horizons inconnus et passionnants.

Si l’après midi passait tout aussi vite que la matinée, le déjeuner et le dîner étaient tout autant des moments joyeux que de formation active. Nous mangions tous ensemble, non pas avec un plateau, mais au plat. De qui veut de l’entrée passe son assiette, de qui se lève pour remplir à nouveau le pichet à la fontaine. « Fait donc passer l’assiette de celui en bout de table ! » « Quelqu’un sait comment faire marcher la trancheuse à pain? »
Avant le dessert, passaient les assiettes, de voisins en voisins, jusqu’à un bout de table, les couverts transitaient de la sorte. Parfois un charriot de desserte, mais souvent, l’un portait la pile d’assiette à la plonge, un autre se saisissait des couverts.

A la fin du repas, tout le monde s’agitait pour faire table rase, quand les derniers passaient un coup d’éponge pour faire disparaitre les dernières traces de notre passage. Je n’ai pas le souvenir de repas avalés sur le pouce, ni d’être pressé par le temps. Les repas permettaient les échanges et les discussions, sur des sujets connexes à la formation, mais aussi nos expériences passées, nos colos en tant que môme, nos projets pour la suite, mais aussi à raconter nos vies, et surtout à sourire, rire et prendre du plaisir. Bref à apprendre à vivre ensemble.

Le soir, le temps de veillée ressemblait souvent à une veillée de colo, puisque nous apprenions encore par le jeu. Quand ce n’était pas nous qui avions préparé des animations, en petits groupes, pour animer le reste des « stagiaires ». On apprenait à animer, en jouant, mais aussi en organisant, prévoyant et animant à tour de rôle les autres: Déguisements, Sensibilisation, Imaginaire, Décoration de la salle, Draps, Lumière, Musique, Courbe d’animation, Retour au calme… On ne faisait pas qu’en parler, on le faisait en vrai, on les vivait.
Le soir venu, très souvent le temps de formation « formel » terminé, nous passions pour la plupart encore du temps à discuter, échanger, lire, noter, voire jouer… juste pour le plaisir.

Évidemment nous partagions à plusieurs des chambres sur place. Ceux qui avaient vécu les colos en tant qu’enfant ou ados, ceux qui avaient déjà expérimenté la vie collective prenaient soin de prendre leur douche en début de soirée, ou le lendemain matin quand les autres étaient réveillés. D’autres au contraire, rentraient se coucher très tard, bien que les autres de la chambrée dormaient déjà, ils allumaient la lumière, cherchaient quelques affaires dans leur sac, faisaient chouiner la porte des WC, tiraient la chasse d’eau, voire même prenaient une douche. Ce qui ne manquait pas de perturber le sommeil des premiers.
Mais nous étions là pour vivre, expérimenter, apprendre tout autant les ficelles de l’animation que celles du « Vivre Ensemble » ou de la « Vie en Collectivité ». Par ailleurs, un temps formel était dédié à ce sujet. En cercle comme toujours, c’était le moment de pointer du doigt les « dysfonctionnements », « les petits soucis »… mais surtout les astuces ou les techniques, voire tout simplement les comportements facilitant la vie ensemble: quand prendre sa douche, comment aller se coucher sans gêner les autres, la répartition des tâches à la fin du repas, etc…
Après quelques jours nous avions tous prit le plie de la vie collective, les dysfonctionnements et les « mauvais comportements » laissaient la place à la vie collective…

Mais aussi à la fatigue. Cette bonne fatigue que l’on éprouve en colo, à force d’être au top du matin au soir, en plus du coucher tard, voire trop tard, parce qu’on a préféré discuter encore des heures plutôt que d’aller se coucher. Nous apprenions aussi à cette occasion que nous n’étions pas des machines, que certains matins piquaient plus que d’autres, qu’au fil des jours à ce rythme « poussé », notre énergie, notre humour, notre joie, notre concentration et surtout notre seuil de tolérance évoluaient à la baisse. En quelques jours, la vie collective qui nous semblait si idyllique, commençait pour certains à les irriter, à les agacer, voire dans certains cas, à conduire à des conflits. Par chance nous expérimentions cela entre (jeunes) adultes, sans la présence d’enfant. La clairvoyance des plus reposés, comme l’expérience des formateurs (enchantés de la naissance de ces « cas »), nous ont permit de pointer du doigt l’impact sur nos sensibilités et nos capacités de la fatigue. Que notre irritabilité naissait non pas des autres, mais de notre propre fatigue. Les conflits permettaient aussi d’apprendre à les analyser et d’apprendre à les régler.

A ce rythme, avec cette démarche, avec cette densité et cette intensité, une formation d’une semaine nous paraissait être d’une richesse incroyable. Nous en avions apprit sur l’animation, sur les autres, et sur nous bien plus qu’en une semaine normale. Nous en sortions transformés. Marqués par cette semaine passée ensemble.

Si je vous raconte cela, ce n’est pas pour vous rapporter des nouvelles du front. Beaucoup ont vécu ou vivent à quelques variations près ce que je raconte de mes souvenirs de formation.

Si je vous raconte cela, c’est que depuis 2-3 ans, j’ai prit le temps de moins diriger de colos (je ne faisais que ça, à toutes les vacances, non stop, depuis 5 ans, en plus de la coordination et l’animation de classes de découverte). Depuis 3 ans, je passais mes vacances d’été, en colo, mais avec un peu de recul: comme intervenant. Je vivais sur la colo, j’étais avec les enfants, mais je n’avais plus la responsabilité de la direction, ni des animateurs. Ce qui m’a permis de regarder les colos d’un peu plus haut, que la tête dans le guidon.

J’ai été surpris de voir de jeunes animateurs (pléonasme), mangeant à une table sans enfant, quitter la table sans débarrasser celle-ci, ni les plats, ni leurs couverts, ni passer un coup d’éponge. J’ai observé des animateurs assis à une tablée d’enfants, ne pas « animer » le repas: conseiller, aider à s’organiser… « Qui sert les légumes? », « Passez l’assiette de vos voisins par ici », « Qui veut aller re-remplir le pichet à la fontaine? », « Et si on faisait une pile d’assiettes ». J’ai découvert des animateurs totalement « passifs » durant les temps de repas, se jetant presque autant que les enfants sur le plateau de 8 steaks, à qui aura le premier, sachant qu’il y avait autant de steak dans le plat que de convives à la table. J’ai observé des jeunes adultes, qui n’intervenait pas non plus au moment du repas, si un verre se renversait, se brisait, si des enfants se disputaient, pour un bout de steak ou pour le plat… J’ai même entendu un jour un animateur répondre à la demande de son collègue lui disant « tu pourrais m’aider pour le plat des « sans viandes »? »…  un laconique « bin, mais je mange là… »

J’étais un peu décontenancé. Au premier abord, j’ai eut la réaction bête « haa ces Jeunes »… « A mon époque… blablabla »… et puis je me suis dit que je commençais vraiment à avoir des phrases de vieux con.

J’étais également inquiété par le fait de voir des jeunes animateurs complétement exténués après quelques jours de colos: cernes et yeux marqués, sans énergie, ne survivant que par intraveineuses de café, irritables, voire en conflit avec leurs collègues, les enfants etc… certains craquant nerveusement, en larmes dans un coin de la colo, d’autres, en col roulé, sinusite, rhinite, laryngite en plein mois de juillet durant la canicule. Tout ceux-ci, mis à part quelques exceptions près, niaient énergiquement d’être fatigués, dans le déni total des symptômes physiques et psychologiques évident liés à la fatigue. Aucun n’associait ni leur irritabilité ni leur apathie à cette cause.

Là où j’ai vraiment senti que je devenais un vieux con, c’est quand j’ai tenté de passer quelques conseils, pour simplement dédramatiser et démystifier leur état.

« Non, non, on est pas fatigué » insistait encore l’animateur, cerné, sinusité, hyper-caféiné…

Je virais au « vieux con attitude » finalement bien plus dans leur regard que dans mes pensées ou mes propos. Quelle belle idée j’avais de leur donner des conseils, leur expliquer ou démystifier ces quelques astuces/situations « classiques » de la vie collective.
Si l’orgueil évident guidaient leurs réactions, c’était surtout une nouveauté, une méconnaissance, un ignorance de ces situations/cas classiques de vie collective : du coucher tard, au coup d’éponge évident sur la table…

Il aurait été facile pour moi de penser: « décidément les (jeunes) animateurs ne sont plus ce qu’ils sont », ou « bon, il y a un gap de génération évident », ou « on ne leur apprend plus rien en formation ».
J’ai commencé à tilter, le jour où un animateur, me voyant passer par là, m’a appelé à l’aide le soir du barbecue:
« Loïc, on a besoin de toi, tu sais faire cuire les saucisses on y arrive pas! »

Devant l’animateur peinant à retirer avec les doigts les saucisses des flammes ardentes du bucher, je découvrais un gastro de saucisses en attente de cuire, un second remplit de chippo noires, carbonisées…. 30 enfants dont l’estomac crillait famine face à une grille unique de 40cm sur 20cm pour seul point de cuisson, posée en équilibre instable au milieu du brasier.
Après avoir réuni des pierres pour encercler le foyer, sur-élever la grille minuscule, collecté deux autres plaques grillagées, une grande pince et un pic à saucisse, j’ai enseigné l’art de la grillade à la braise et non pas la carbonisation à la flamme vive de buches de noel de la taille d’un tronc d’arbre. C’est à ce moment là que j’ai prit conscience d’une première chose quand j’ai lancé naïvement un : « Voilà, là tu vas voir, ça va être plus simple! Tu n’avais jamais fait un babeuc avant? »

« Bin non »... a répondu l’anim

« Mais même pas un feu de camp? En colo, comme même ou comme anim?… ou même avec des potes pour des chamalow ou un WE pour un barbeuc? »

« bin… heu non »…

J’aurais pu tomber dans la « vieux con attitude » directe face à ce jeune animateur, dont le smartphone dépassait de la poche arrière, pour une fois qu’il n’était pas dans sa main… Mais c’est une petite peine au coeur qui m’a prit à ce moment là. J’avais vécu tant de feux de camps et de grillades sauvages, enfant, en colo, mais aussi avec les autres gamins de mon age, puis avec les potes, puis en colo comme anim… lui non. Je me suis dit à ce moment là, qu’il était passé à coté de tout ces instants « supers sympa »… des chamalows grillés qui collent aux dents, au pull.. et aux cheveux du voisin.

Ma deuxième et fondamentale prise de conscience fut quand je prit le temps de discuter avec ces jeunes anims de leur formation bafa: « avec quel organisme », « où », « en internat ou externat ». Et là, pour la première fois, j’ai découvert qu’un nombre important, pas 1/4… non, presque la moitié des anims avait fait leur formation BAFA en externat.

En externat ?

A mon époque (phrase de vieux con… attention dans l’animation on est très vite un vieux con hein…. après 2 étés tu es estampillé « expérimenté », alors je te raconte pas quand ça fait 15 ans que tu fais de l’animation, là t’es un Gros Vieux Con, non seulement les anims te vouvoient pendans 3 jours avant d’arriver à arrêter, mais en plus dès que tu dis quelque chose « c’est une phrase de vieux con »), … A mon époque donc dans le « catalogue » des sessions de formation sur la saison, pour une région, il devait y avoir 1 ou 2 session en externant… tout au plus… uniquement dans les grandes villes. A mon époque donc… les formations étaient en internat, en continue. Pour ma part, et pour nombreux dans mon cas, l’internat était la normalité… Bin oui, comment apprendre la vie collective, les veillées, les repas, si on ne passe pas ces moment là ensemble??? Si on ne les vie pas???

A mon époque, et dans mon cas, je me souviens même avoir passé:
* la base bafa, dans ma région, mais pas dans mon département
* mon perf/appro bafa, dans ma région et dans mon département
* mon base BAFD, la dans région voisine
* mon perf/appro BAFD, dans une région à perpette-les-oies

C’était « normal », puisqu’on voulait apprendre à vivre ensemble, en collectivité, pour nos futurs colos. Perso je voulais aussi voir du pays, de nouvelles régions, rencontrer des gens d’ailleurs avec qui je partageais les mêmes envies, les mêmes passion pour l’animation et les mêmes valeurs.

Rentrer tous les soirs chez mes parents à la fin de la formation?
Plutôt mourir !!!

Manger « en ville » le midi entre midi et deux, entre la fin de la matinée et la reprise l’aprem…. et puis quoi? Pourquoi pas manger un Kebab tant qu’on y est?…

C’est à ce moment là, face au grand nombre d’animateur formé sur des sessions en externat que j’ai réalisé qu’on ne peut pas avoir apprit à vivre ensemble si on ne l’a pas vécu. Que les comportements et les réflexes de la vie collectives qu’ils n’avaient pas, ils ne les avaient pas vécu eux. Ni pour certains en colo, ni pour beaucoup en formation.

Alors j’ai allumé mon PC et j’ai tapé « formation BAFA ». J’ai regardé. Et bien oui! Les formations en « externat » se sont multipliées comme des petits pains. Ha bah j’étais sur le cul à ce moment là. Je ne savais pas.

Je comprends pourquoi: le coup de la semaine de formation est moindre, puisqu’on ne compte plus l’hébergement et les repas… Certains sont en demi pension… du coup, j’imagine que le self service, où on mange sur un plateau s’est également standardisé…. (je vois de plus en plus de colo avec ce type de restauration…. je ne donnerais pas mon point de vue, je ne veux pas passer plus pour un vieux con que je ne le suis déjà)

Alors oui, je comprends finalement les (jeunes) animateurs: la formation BAFA a un coût, peu trouvent un financement pour. Moi mon argent de poche partait dans mes formations, mais c’était pour moi ma joie et tout à la fois mes vacances (ouais! on retrouve l’ambiance des colos, alors qu’on est grand!!)

Du coup j’ai parlé aux anims que je croisais autour de moi, mais aussi aux jeunes (grands) ados qui voulaient passer le BAFA:
En internat ou externat?… et bien, je pense que le nombre de formés en externat va aller croissant mes chers « amis animateurs/directeurs vieux cons »…

* Parce que ça coûte moins cher,
* Parce que pas mal d’anim ne font plus du tout de colo, mais du CLSH, et du péri-scolaire… et donc que la vie collective bin, c’est pas important dans ces types d’animation (ça n’existe pas)
* Parce que pas mal d’anim et d’ados ça les fait pas chier de rentrer le soir chez leurs « darons » ou de manger un Kebab en ville entre midi et deux… voire même non seulement ça les fait pas chier mais ils « kiffent » le truc
* Parce que prendre la formation la plus proche de chez eux, c’est une évidence, aller dans le département d’à coté c’est le bout du monde, alors je te parle pas d’un autre coin de la France: le sac à dos, le train… « pfff relou »
*Parce que peut importe l’organisme de formation en fait, tant que c’est pas loin, que ça coûte pas cher…

Donc j’ai comprit plein de truc ces derniers été, en ayant le temps de prendre du recul sur les colos, en les regardant d’un peu plus loin et en discutant avec les anims, pour tenter (en vain) de ne pas passer pour un vieux con, et pour tenter de comprendre les évolutions, leur évolution.

Le nombre de formations en internant diminue au profit des formations en externat. Donc le vécu et l’apprentissage de la vie en collectivité, du vivre ensemble, et du rôle de l’adulte envers les enfants dans cet apprentissage va évoluer aussi.

Je comprends dans un sens cette évolution et les choix des organismes de formation… je comprends un peu mieux aussi les jeunes (anims ou ados) dans leurs décisions et dans ce qu’ils sont.

Là où je suis encore un peu un vieux con, ce n’est donc plus sur « Internat » vs « Externat », quand bien même j’ai une position bien tranchée à ce sujet…. Là où je me sens un vieux con et ce sur quoi il va falloir que je discute encore un peu plus avec des gens, des anims, des jeunes, c’est sur le choix (ou l’absence de réel choix en fait) des anims quant à leur organisme de formation. Comme si tous les organismes de formation faisaient la même chose, de la même façon, pour les mêmes valeurs et dans les mêmes buts.

Mais ça du coup, ça sera pour un prochain article.

A bientôt !
(Vieux cons et jeunes cons, selon le point de vue… des autres)

Une Colo de Fou-furieux

Par défaut

UNE COLO DE FOU-FURIEUX

– «Kévin tu es fatigué ! » fait remarquer Thomas, l’animateur

– « Non c’est pas vrai je ne suis pas fatigué !!! » proteste Kévin, 8 ans.

– « Mais si ! Regardes, tu t’es en train de pleurer, tu te disputes avec tout le monde, tout le monde t’énerve et tu as mauvais caractère ce soir. Ce n’est pas de ta faute Kévin, ni de celle des autres. C’est juste que tu es fatigué. C’est normal. C’est toujours comme ça quand on est fatigué »

Et oui, à 8 ans quand on est fatigué on ne s’en rend pas forcément compte… qu’on est à fleur de peau… et que notre sensibilité est influencée par le manque de sommeil. Un gros dodo et demain tout redeviendra parfait au pays des Bisounours.

2 jours plus tard :

« Thomas tu es fatigué ! » fait remarqué un autre adulte

« Non c’est pas vrai je ne suis pas fatigué ! » proteste Thomas, 20 ans. « C’est juste ces gamins qui me saoulent. Puis ce connard de collègue qui fait que de la merde, et que je suis obligé de rattraper ces conneries. Puis la direction qui nous parle comme des chiens… puis… »

Thomas l’animateur, même à 20 ans, lui aussi est fatigué. Et lui aussi ne s’en rend pas vraiment compte. Et adulte également, notre comportement, notre sensibilité est affectée par la fatigue… L’ambiance de travail se dégrade, les relations entre les animateurs aussi, entre les animateurs et la direction, les relations entre les enfants et les adultes aussi. Et puis à un moment c’est l’incident… ou l’accident… Ce n’est pas la faute de quelqu’un en particulier… c’est juste à cause de la fatigue. En colo c’est normal.

Ha bon ? C’est normal ?… Mais pourquoi devrait-ce être normal ? C’est une normalité par mauvaises habitudes de pratique. En colo, c’est une habitude de se coucher tard, après une réunion d’équipe qui a commencé tard, qui s’est éternisée, puis la prépa durant la nuit, puis la journée à fond tout le temps du reveil des enfants à leur couché, puis en plus les impondérables de la vie en colo avec des enfants.

MAIS NON ! CE N’EST PAS NORMAL !!!

C’EST CLASSIQUE, C’EST UNE HABITUDE : UNE MAUVAISE HABITUDE Il est très difficile de rompre des habitudes. Elles nous empêchent de changer notre pratique, de trouver de nouveaux fonctionnement.


Coup de folie :

  1. C’EST POSSIBLE EN COLO DE DORMIR AU MINIMUM 6H à 7H PAR NUIT TOUS LES JOURS
  2. C’EST POSSIBLE D’AVOIR DES VRAIS JOURS DE REPOS DE 24H (et même plus) PAR 7 JOURS TRAVAILLES
  3. C’EST POSSIBLE D’AVOIR DE VRAIS ½ JOURNEES DE REPOS
  4. C’EST POSSIBLE DE NE PAS AVOIR DES REUNIONS APRES MINUIT
  5. C’EST POSSIBLE !!!

(et ça existait déjà avant les modifications légale du droit au repos de 2012)

Ce n’est qu’une question de choix. Il suffit de décider que c’est possible et se donner les moyens de le rendre possible.

Voici quelques idées pour aider chaque équipe, chaque animateur, chaque directeur à inventer son propre fonctionnement qui le permet.


1. Déconstruisons l’imaginaire :

  • C’est possible de ne pas faire de réunion après minuit.

  • C’est possible de ne pas faire de préparation d’animation pendant la nuit.

  • C’est possible de ne pas faire de réunion collégiale avec tous les animateurs

  • C’est même possible de ne pas faire de réunion.

  • C’est possible d’avoir des demies journées de repos de 4 à 6h pour des anims, tous les jours, de façon tournante.

  • C’est même possible d’avoir plus de 24h de repos le jour de son « congé »

  • C’est possible que tous le monde soit au lit à minuit ou minuit et demi, après avoir des lendemains calés, des animations préparées et même avoir pu passer du temps informel avec les collègues, pour un 5ième ou juste discuter, rire, échanger.

  • C’est possible de ne pas être exténué en colo. C’est possible de dormir son besoin de sommeil. C’est possible de ne pas être sur le feu du matin au soir. C’est possible d’avoir du temps de repos, du temps de prépa, et même du temps pour soi.

C’est possible ! D’autres le font. Et ça marche très bien !

Vous aussi vous le pouvez !


  1. Ils sont fous ?!

Certains sont fous ! La preuve dans la colo dont je vais vous parler, une colo de fou-furieux:

  • Il n’y a pas de réunion collégiale formelle tous les soirs.

    (Peut etre une fois en début de séjour ou si vraiment il y a besoin.)

Pour ça, l’équipe de direction fait des réunions par « groupe d’âge ». Juste après le coucher des 6-8 ans qui se couche à 21h30. L’adjointe fait une réunion avec les anims des 6-8 ans dans une salle à proximité des chambres des mômes. Parfois un anim quitte brièvement la réu pour passer dans le couloir voir si les enfants dorment. A 22h la réunion est finie.

Une animatrice prépare alors une animation, pendant qu’elle prend le 5ième avec ses collègues. La dernière animatrice va faire caca, prendre sa douche et à 11h elle dort déjà.

Les 9-12 ans se couchent à 22h. Idem, un membre de l’équipe de direction va débriffer les anims du coté des chambres des 9-12 ans. A 22h30, la réunion est calée. Idem pour les 12-15 ans… qui eux se couchent à 22h30.

Les membres de l’équipe de direction une fois leur réunion finit, si un point « particulier » a été levé en réunion peuvent en discuter ensemble après les petites réunions… A 23h les ados se couchent… mais ne dorment pas de suite… Mais à quelle heure va-t-on commencer la réunion des anims ados ? Jamais ! Pas ce soir, ni demain soir. Dans cette colo de fous, la réunion des anims du groupe des ados ne se passent pas le soir… mais dans l’après midi... par exemple durant le temps libre juste après le déjeuner, quand les ados bullent dehors ou dans le bâtiment.

  • Dans cette colo de fous la réunion la plus tardive se termine à 23h

  • Les réunions formelles ne durent pas plus de 30 minutes

  • Et il n’y a pas de réunion la nuit pour les anims du groupe d’ado.

  • Et même des fois, il n’y a pas de réunion… quand tout va bien, y’en a pas besoin


  • Des réunions de 30 minutes max ?

Chez ces fous l’équipe de direction s’est interdite de dépasser 30 min de réunion. Ces fous ! A la réunion formelle qui dure 30 minutes maximum :

    • La direction rappelle qui fait quoi le lendemain (les postes de chacun). C’est juste un rappel car les journées sont prévus à l’avance sur le planning. Tout le monde sait a priori qui fait quoi et quand.

    • Ensuite la direction demande si pour la journée du sur-lendemain, par rapport à ce qui était prévu, les animateurs en charge de certains temps d’animation ont besoin d’être dégagés en journée pour paufiner une animation. Si oui, alors un temps est dégagé (pas un temps de repos)… un temps où l’anim n’est pas en poste avec les enfants mais « en préparation »

    • Enfin, comme tout ça est calé très vite, les dernière 15-20min peuvent servir à aborder un point de la journée qui aurait coincé... personne ne s’épenche a raconter « 36-15 ma vie » le détail chronologique de la journée… tout le monde le sait, ils ont tous vécu la même journée. Pas de blagues ni d’anecdotes, ni de psychologie de comptoir sur les enfants… tout ça ils savent que ça n’a pas sa place en réunion. Après la réunion, « le 5ième », ce temps informel non obligatoire ensemble est le moment de vider son sac, se marrer etc… Le deuxième temps de la réunion ne sert, en équipe qu’a aborder un point de la journée qui aurait coincé… dans le seul but de ne pas se refaire niquer pour le même truc le lendemain… pas à chercher un coupable ou faire l’analyse de l’évènement… juste comment faire mieux le lendemain. Il est interdit d’enculer des mouches durant la réunion formelle… on garde tout pour le 5ieme


      • Des anims qui ne font rien ?

Dans cette colo de fou-furieux, il y a plein de moment où des anims ne font rien. Attention, je ne parle pas de ceux en repos de 24h, ni même de ceux en repos compensateur de 4h minimum, en journée, à la place de temps de travail… Bin oui le repos compensateur c’est à la place d’un temps de travail hein… c’est pas entre 3h et 7h du matin qu’on te dis « si si tu l’as eut ton repos… c’était cette nuit »

LE REPOS COMPENSATEUR PREND PLACE A LA PLACE D’UN TEMPS DE TRAVAIL pas d’un temps de repos ni de sommeil… (hey hey bin oui sinon c’est la grosse gruge)

Non, je parle bien d’animateur qui ne sont pas en repos. Des animateurs qui sont en horaires de travail et qui ne font rien…

Enfin en y regardant de plus près, en fait si ils font plein de trucs : ils prennent une douche, une pause, appellent leur mère, leur amis, s’inscrivent à la FAC par internet, d’autres font caca, d’autres préparent leur animation de l’après midi ou du soir, certains cherchent des idées d’animation dans la Doc’ en salle anim, d’autres échangent des idées d’animation entre collègues.

Dans cette colo de fous, on est hyper à cheval sur toutes les contraintes de la réglementation et de la législation… comme dans toutes les colos. Tout est super carré… on respecte vraiment la loi. La loi du travail aussi d’ailleurs, et même celle du droit au repos.

Pas un anim n’a pas eut au moins 24h d’affilé de repos durant les 7 derniers jours, c’est réglé comme du papier à musique, après 6 jours de taf, le 7ieme c’est 24h de repos. Et en plus c’est comme ça depuis le tout début de l’été, ça marche même depuis les jours de prépa avant l’arrivée des enfants… bin oui, c’était déjà un contrat de travail… pis c’est tout à fait normal, c’est la loi.

Les anims ont tous des matinées de 8h à 12h où ils sont en repos compensateur (ou des aprem, ou des soirées): en fait ils ne sont pas là, ils font une grasse mat, puis si certain vont faire un tour en ville… en fait la majorité, vers 10h voire 11h, se met à la petite prépa de sa prochaine animation… parce qu’ils ont que ça à faire… en fait ils bossent volontairement et bénévolement sur leur temps de repos… parce qu’ils en ont envie et qu’ils se sont suffisement reposé, c’est ça aussi l’engagement volontaire : Les anims en donnent un max et ne compte par leurs heures.
Bien sûr que la direction ne les a pas mis en poste de réveil à 7h du mat… sinon ça n’aurait pas eut de sens, ils n’auraient pas pu se reposer en dormant plus.

D’autres anims sont en repos compensateurs de 14h à 18h, d’autre ne sont pas la le soir, de 17h après les douches à 21h…. en fait ils reviennent juste pour la réunion d’équipe… par exemple pour les préados, à 22h..

MAIS CA, CA N’A RIEN DE FOU EN FAIT : C’EST LA LOI !!!

Et en colo on est super à cheval sur la loi ! Alors tout le monde trouve ça normal… puisque c’est la normalité normale…

Non, moi je vous parle de ceux qui ne foutent rien : Ils ne sont pas avec les enfants !!!!

Ce matin à la colo, il y a 2 activités proposées, comme les inscriptions se sont faites la veille, tout le monde sait d’avance combien d’enfant se sont inscrits sur chaque activité. Chaque activité est de la responsabilité d’un seul animateur, qui savait de longue date que tel jour, il ferait telle activité. L’équipe a préparé ça en amont, soit en prépa, soit en remplissant le planning d’activité au fur et à mesure lors des « 5ieme » informels qui sont souvent des temps de préparation sympas et détendus entre anims, souvent même sans la direction qui regarde discrètement si les anims pensent bien à remplir le planning d’activité pour la semaine prochaine.

L’animateur Kévin qui a préparé un jeu sportif à 30 enfants, il ne se sent pas d’être tout seul sur l’activité, il a demandé un animateur en plus, l’avant veille en réunion d’équipe à l’adjoint. Son collègue Benoit qui n’était pas en repos ce jour là s’est porté volontaire. L’autre activité c’est art dramatique, Marie l’animatrice n’a que 17 momes. Elle se sent tout à fait d’animer seule l’activité avec 17 enfants. ELLE N’EST PAS HORS LA LOI. Le fameux « 1 adulte pour 12 » c’est pour l’effectif total d’adulte par rapport au nombre total d’enfant. Ca n’a jamais voulu dire que si tu as 13 enfants qui font de la peinture il leur faut 2 animateurs avec eux….

Du coup 3 animateurs sont en activité ce matin là. 1 autre est en repos de 24h, et 1 autre en repos compensateur toute la matinée. Le dernier anim lui est « dégagé », il n’est pas en repos, il bosse !!! Mais pas avec les enfants. Il prépare son animation de l’aprem, ou la salle de veillée, ou la play-liste de la boom….

Et l’aprem c’est pareil, il y a des anims sur le terrain, des anims en repos de 24h, des anims en repos compensateur d’une demi-journée et des anims dégagés qui préparent leur animation à venir.

C’EST POUR CA QUE PERSONNE NE PREPARE LA NUIT APRES LA REUNION A LA PLACE DE DORMIR

En fait c’est même pas grave. Parfois une animation n’est pas parfaitement préparée… en fait on est jamais vraiment prêt, on veut et peut toujours préparer encore plus…. MAIS COMME LES ANIMS SONT EN PLEINE FORME, REPOSE, MEME SI C’EST PAS PARFAITEMENT PREPARE à chaque fois, les animations déchirent parce que les anims sont au taquet.

Mais ça n’a pas été facile pour de directeur de rendre tout le monde fou…. les gens ne voulaient pas.

Ils voulaient des réunions tous les soirs… des réunions longues, qui durent ou on parle pour ne rien dire, où on encule des mouches. Les gens voulaient préparer au milieu de la nuit au lieu de dormir. Pire même, certains s’en fichaient d’avoir 24h de congé qu’au bout de 11 jours de travail, ils n’avaient rien contre le fait de ne pas avoir de demi journée de repos compensateur…. « Bah le droit du travail, on s’en fout, on est pas syndicalistes, on fait de l’engagement éducatif! »
(heu…. c’est quoi le rapport?)

Pour eux c’était « Normal »….car ils avaient toujours fait comme ça, et on leur avait non seulement dit que c’était normal et partout pareil, mais surtout que c’était impossible de faire autrement.

Mais le pire du pire c’est quand le directeur leur a interdit d’être tout le temps avec les enfants. Imaginez la tête de l’animateur quand le directeur lui a dit « Demain matin, c’est bon, on a suffisamment d’animateur aux activités, on a pas besoin de toi le matin, tu es dégagé pour préparer ton animation de l’après midi » … Sidéré l’animateur …. il était ! Lui qui pensait qu’il devait être avec les enfants….

Ca a faillit tourner au drame le jour où le directeur a INTERDIT un animateur « dégagé » d’aller à la veillée du soir !!!! Alors que l’animateur dégagé n’avait rien a préparer, il était déjà au top !!! Interdire à un animateur d’aller à la veillée…. C’était une folie furieuse !!!

« Non, tu n’iras pas à la veillée ! Si tu n’as rien à préparer alors tu prendras du temps pour toi ! Tu prendras une douche, tu souffleras, tu passeras un coup de fil, tu liras un des cahiers d’animation des CEMEA, bref tu feras ce que tu veux… » Complétement cinglé ce directeur.

« Et tu sais quoi, si vraiment tu n’a rien a faire, allez, au pire, tu pourras faire une petite sieste, ça sera tout bénéf, je le déconterai même pas de ton repos compensateur (c’était de l’humour puisque le repos compensateur c’est 4h minimum continues) » …. Mais là c’est l’Anarchie complète !!! Elle va s’effondrer cette colo !!!!

« Et puis tu sais quoi, si t’es pas fatigué, bin viens, on va se poser tous les deux, on va aller fumer une clope, on sa discuter toi et moi, on a pas tellement eut le temps jusque là…. du coup tu rentres en quoi en septembre ?… tu veux un café ? »… truc de malade !!!! Le directeur s’est posé avec l’animateur durant la veillée, ils ont bu du café ensemble, fumé quelques clopes… et pire que tout, on raconte même qu’ils ont rit tous les deux… le directeur avec un simple animateur ! Hérésie !!! SCANDALE !!!! Honteux !!!


… En fait en fin de colo, tout le monde est devenu fou… tout le monde trouvait ça normal comme fonctionnement de la colo. Les animateurs ne protestaient même plus d’être dégagés et de ne pas assister systématiquement à toutes les activités…. pire que pire, ils ont finit par trouver que ce fonctionnement était bien… Ils n’étaient pas fatigués, ils avaient du temps pour préparer des animations de qualité, ils avaient de l’énergie pour être à 200% sur l’animation qu’ils menaient, ils avaient des temps informels pour échanger, partager, se socialiser, se former avec les collègues, et même du temps pour eux… pour profiter, pour souffler, pour méditer… bref pour vivre aussi…

Encore pire, ils ont trouvé à la fin que c’était un fonctionnement normal, c’est devenu leur normalité…. le directeur à continué à rendre fou d’autres animateurs durant de nombreuses années de colo… on dit même qu’il court encore… pourtant soyez sûr que nombreux ont voulu dénoncer ces pratiques de fou furieux..

Mais le plus grave, ce n’est même pas qu’il court encore… c’est que les animateurs qui sont devenus fou eux aussi, n’en sont jamais guéri, certains même sont devenus directeurs à leur tour… et contaminent d’autres équipe, ceux qui sont restés animateurs eux, contaminent tout doucement leurs collègues et même quelques équipes de direction…

ILS SONT FOUS !!! IL FAUDRAIT LES ENFERMER !!!


C’est une jolie histoire non ?

Certains pensent que c’est une histoire imaginaire… parce qu’elle ne ressemble pas à leur réalité. Ca paraît tellement loin, ils n’ont jamais vu ni vécu ça. C’est bien joli mais c’est sur le papier. Tout le monde voudrait que sa colo se passe comme ça, de l’animateur au directeur. Bien sûr que ça serait bien. Mais c’est pas possible, tout le monde le sait. Il suffit de regarder toutes les colos, ça se passe jamais comme ça. Si c’était possible, ça se ferait, on le verrait, et puisque ça à l’air si bien, bin tout le monde s’y mettrait. C’est mignon, mais c’est utopique quand même….

Hey Hey, je suis certains que tu te dis ça hein ?

Cela fait plus de 10 ans désormais que j’ai commencé les directions de séjours et pendant longtemps je n’ai presque fait que ça, non stop, toutes les vacances, toute l’année, durant des années… je ne dirais pas combien, (il faut plus de 3 chiffres pour l’écrire… et je ne parle que des colos).

Bien sûr comme vous, je n’étais pas fou. Enfin pas au début… mais ça fait bien 7 ans maintenant que j’ai mal tourné…. je suis devenu fou….. mais fou-furieux hein… et ça fait 7 ans que je contamine des gens avec des fonctionnement de fou dans des colos de fou… Et je cours encore…

Et je te le dis : Non seulement la colo dont je t’ai raconté existe, mais en plus il y en a eut un sacré paquet des comme ça. Et non seulement elle existe mais en plus ça marche (je ne dirais pas que ça marche « mieux », ni « très bien », juste que ça marche…. parce que les autres pour moi, pour les anims… bin ça marchait pas…)

C’EST POSSIBLE !!!

LE PLUS DIFFICILE C’EST D’ARRÊTER DE CROIRE QUE CE NE L’EST PAS ET DE TROUVER DES EXCUSES POUR NE PAS LE FAIRE 

toi aussi tu peux le faire

Mais pour ça il faut devenir fou !


Pour en rendre un peu plus fou, la prochaine fois, on prendra une colo fictive (un peu merdique, pas idéale, une colo tout à fait normale quoi, la tienne, la mienne) et on fera une « journée type de poste d’animateur »…. pour voir que c’est tout à fait possible…. pour ceux qui ne veulent pas y croire et qui font tout pour ne pas y croire.


Vive les fous !